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A Cuba, Che Fidel
22 juin 2015

La Havane, grands boulevards

Pour ma seconde journée à La Havane, direction le Capitolio, copie conforme de celui de Washington, fermé à la visite pour cause de restauration. Derrière commence le quartier chinois marqué par une large porte typiquement chinoise. Le plus étonnant est cet amoncellement de vieilles locomotives juste à côté. La plus ancienne date de 1895. Le gardien me précise que tout ce qui est ici est réparé et envoyé dans un musée ou remis en service. Son amabilité, certes naturelle, est quelque peu intéressée. En échange d’un laisser-passer pour prendre quelques clichés, il accepte volontiers un petit quelque chose !

La Havane, le Capitolio.

La Havane, garage à locomotives.

La Havane, entrée du quartier chinois.

Juste après le Capitolio, l’hôtel Inglaterra, beau palace qui vit passer Federico Garcia Lorca ou Sarah Bernhardt. Il paraît que l’on y vend des billets de bus de la compagnie Viazul. Mais la personne qui s’en charge n’est pas arrivée. Idem pour Internet, il faut acheter une carte, mais pour l’instant il n’y en a pas. On me conseille d’aller à l’hôtel Plaza. Un sosie d’Hemingway veut louer une voiture. Je le retrouve, subissant le même discours. Pas de billets de bus à l’hôtel Plaza. On m’assure que dans le bâtiment derrière, il y a un bureau. De beaux mensonges si vite pardonnés parce que le sourire avec lequel ils sont énoncés est tellement vrai !

La Havane, gran teatro.

Rapidement, je me rends à l’évidence, je vais devoir aller à la station de bus Viazul pour acheter un billet. Elle est au diable. En attendant, je descends tranquillement le Prado local. Le Gran Teatro est sûrement le plus bel édifice. A côté, c’est une alternance de demeures somptueuses et de bâtiments à la splendeur vraiment passée. Les belles voitures américaines font un balai incessant. Il y a les clinquantes décapotables, taxis pour touristes désireux de découvrir la ville cheveux au vent, et les autres, taxis également mais pour Cubains ayant besoin de traverser la ville. Les Coco-taxis jaunes, sorte de coquille d’œuf à demi ouverte, sont aussi nombreux dans les parages.

La Havane, coco-taxis.

Le musée de la Révolution, tout près, est installé dans l'ancien palais présidentiel. Le char posé devant son entrée principale est celui qui servit à Fidel pour repousser les Américains lors de l’invasion de la Baie des cochons. Derrière, le Mémorial Granma arbore véhicules et avions militaires. A l’intérieur du bâtiment vitré, le yacht avec lequel Fidel Castro vint du Mexique pour rejoindre la Sierra Maestra. Pas de doute, je suis à Cuba.

La Havane, musée de la Révolution.

Plus loin le Musée des Beaux-Arts donne le ton avec trois sculptures de brique devant sa façade. Le Musée est fermé, mais une employée m’explique que ces trois sculptures représentent l’électricité. Ce doit être de l’art contemporain ! Elle me précise que La Havane est un endroit très tranquille car il y a beaucoup de caméras. Ainsi, le gouvernement surveille les Cubains et assure la sécurité des touristes !

La Havane, immeuble sur le Prado.

La Havane, en descendant le Prado.

Le long du Prado, très bien ombragé et pourvu de bancs, les Cubains profitent de l’ombre. A voir les pancartes, un endroit est consacré à qui veut vendre son appartement ou acheter. Il est vrai que s’il y a peu de magasins, les agences immobilières semblent inexistantes. De même que l’on voit des gens avec des portables mais pas de magasins de téléphones portables. En revanche, régulièrement, une pancarte annonce que l’on répare ou achète de vieux mobiles pour récupérer les pièces. La contrepartie, c’est que rares sont ceux qui sont pendus à leur téléphone et que les relations humaines s’en portent bien. Gare au changement !

_PAY0529 (Copier)

Direction maintenant le Malecon. La célèbre promenade le long du bord de mer. C’est un peu une promenade des Anglais niçoise, mais sans végétation (pas un seul arbre sur toute sa longueur), avec de rares cafés et beaucoup de « trous » parce que les bâtiments ont été abattus tellement ils tombaient. Pas d’embouteillage (situation totalement ignorée des Cubains), et pas un seul passage piéton ! Il faut traverser en slalomant entre les voitures, ce qui n’a rien de difficile. La Biennale s’achève. Quelques sculptures ravissent encore les rares passants au cœur de l’après-midi. Du bon et du moins bon, mais cette distraction artistique est bienvenue car finalement, ce Malecon est assez monotone.

_PAY0531 (Copier)

L’heure passe et je dois aller à la station Viazul. Une voiture américaine s’arrête et me propose ses services. Au volant, un homme d’environ 35 ans et à ses côtés sa fille et sa femme. Je claque la porte un peu trop fort, preuve que la vieille guimbarde a ses fragilités. En blaguant, le chauffeur me dit que ça fera un dollar de plus… pour l’anniversaire de sa fille. Allez, le petit cadeau supplémentaire, anniversaire ou pas. Nous passons par le cimetière de Colon et traversons des zones d’habitation avec beaucoup de maisons mais aussi quelques immeubles. Il y a peu de vélos et de scooters, ce qui est étonnant au regard des problèmes de transport. En tout cas c’est une grande différence avec les pays d’Asie du sud-est où c’est LE moyen de locomotion, même s’il tend à disparaître au profit de la voiture. Ici, c’est déplacement débrouille. Après avoir acheté mon billet à une guichetière seulement à moitié aimable, un jeune homme au volant d’une vieille Lada me dit : « Taxi , lady ? » Malin comme un Cubain obligé d’être inventif pour survivre, il me demande ce que je fais le lendemain et si j’ai besoin d’un taxi pour revenir à la station. Nous nous mettons d’accord sur l’heure et l’endroit.

La Havane, terrain de jeux pour enfants.

La Havane, la figure du Che, omniprésente.

La Havane, jeux de tir pour adultes.

Retour à la vieille Havane où de l’eau peut tomber d’un balcon parce que le propriétaire vide une bouteille et où la femme à moustache est un genre assez répandu. Plus inattendu, un stand de tir où les cibles sont des cannettes de boisson. La ville est relativement propre. Bien sûr, on trouve des amas de détritus. L’absence de biens de consommation provoque fatalement moins de déchets. En fin d’après-midi, des vendeurs ambulants s’installent. A l’étalage, essentiellement des avocats et bananes.

La Havane, immeubles face au Capitolio.

Je dîne à Los Nardos, restaurant face au Capitolio, où l’attente peut être longue même quand on arrive tôt. Comme hier au Chanchullero, la lumière est très faible, sauf dans la cuisine. Ouf ! Les cuisiniers savent ce qu’ils mettent dans l’assiette ! A Los Nardos, la carte est impressionnante et les portions pantagruéliques. Le doggy bag est naturellement proposé. Voilà deux jours qui ont permis de prendre le pouls de la ville. J'approfondirai au retour.

La Havane, ambiance Hopper.

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  • Premier voyage à Cuba, avant que les relations de l'île avec les Etats-Unis ne soient totalement réchauffées. Merci Barack Obama de cette décision qui m'a fait changer de destination de vacances.
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